Chercheuses impliquées : Line Vossius et Maëlle Neveu (thèses sous la supervision du Pr. Laurence Rousselle)

 

Partout dans le monde, des milliers d’enfants utilisent leurs doigts lorsqu’ils sont confrontés à des activités mathématiques. Aujourd’hui, ce constat amène de plus en plus de professionnels de l’enfance à se questionner sur l’influence qu’exerce ce support sur le développement des toutes premières compétences numériques  et arithmétiques de l’enfant. De récentes études suggèrent d’ailleurs que le développement de ces compétences serait profondément ancré dans leurs expériences sensori-motrices.

En 2015, Roesch et Moeller ont d’ailleurs proposé un modèle développemental qui explicite la contribution des doigts à différents stades du développement numérique et arithmétique du jeune enfant. Les doigts soutiendraient donc, en premier lieu, le développement du principe de correspondance terme à terme et de la compréhension de l’ordinalité en levant les doigts systématiquement dans un ordre donné (Berteletti & Booth, 2014) ainsi que l’accès à la signification cardinale du mot-nombre (Gunderson, Spaepen, Gibson, Goldin-Meadow, & Levine, 2015). Par ailleurs, une fois ces deux compétences bien acquises, l’enfant pourra les utiliser pour réaliser ses tous premiers calculs  (Baroody, 1987).

Si les doigts jouent effectivement un rôle dans le développement de ces compétences, la nature du lien entre doigts et nombres reste peu spécifiée à l’heure actuelle. En effet, les études actuelles se limitent souvent à l’étude de l’influence des habiletés digitales perceptivo-tactiles telles que les gnosies digitales sur le développement de ces compétences (Noël, 2005) sans explorer plus en détails l’impact que pouvaient avoir les habiletés motrices fines telles que la dextérité, par exemple. C’est pourtant les compétences motrices relatives à la mobilisation des doigts des enfants qui sont au cœur de leurs apprentissages.

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