Projet : Langage et lieux de vie de 0 à 3 ans

Comprendre l'influence des interactions parent-enfant sur le développpement langagier du jeune enfant

Chercheuses impliquées : Trecy MARTINEZ PEREZ (sous la direction de Christelle MAILLART)

Les études actuelles ont montré que les comportements du parent pendant ses interactions avec son enfant constituent un facteur déterminant pour le développement du langage de l'enfant (Bruner, 1983; Hart & Risley, 1995; Topping et al., 2013; Moss et al., 2014). Il s'agit par exemple de la réceptivité et de la réactivité parentale : au départ, le jeune enfant communique ses besoins par un regard, un geste, une vocalisation; ses parents répondent à ces initiatives communicatives avec des mots et des actions; le jeune enfant bénéficie alors de la réceptivité et de la réactivité de ses parents pour apprendre des mots sur les objets et les actions qui l'entourent (Tamis-leMonda, 2014). Le langage que le parent adresse à l'enfant influence également la qualité du langage développé par le jeune enfant (Levickis et al., 2014).

Dans le cadre de l'UR Enfances, une étude longitudinale (suivi d'une cinquantaine de familles lorsque les enfants sont âgés de 1 à 2 ans, puis de 2 à 3 ans) a été menée afin de mieux comprendre avec précision les différents comportements et particularités langagières du parent qui peuvent soutenir le développement du langage de l'enfant, les compétences langagières de l'enfant qui sont les plus influencées par le parent, ainsi que l'influence de la situation d'observation (jeu, lecture d'un livre, puzzle, ...) sur les interactions parent-enfant. 

 

Intervention précoce et guidance parentale : en tant que logopède, comment accompagner les parents dans le soutien au langage de leur enfant ?

Chercheuses impliquées : Trecy MARTINEZ PEREZ, Sandrine LEROY (sous la direction de Christelle MAILLART) ainsi que les logopèdes de l'équipe qui travaillent au sein de la Clinique Psychologique et Logopédique Universitaire (CPLU)

« Le logopède n’intervient pas avant 4 ans. Attendons que l’école fasse son effet chez un enfant qui parle peu. » Ces propos ne sont pas rares ! Pourtant, l’impact positif de l’intervention précoce n’est plus à démontrer et le logopède peut agir et soutenir le développement du langage de jeunes enfants en difficulté, en accompagnant efficacement les parents.

S’ils sont fréquents en Amérique du Nord et aux Etats-Unis, les programmes d’intervention indirecte (via les parents et non un logopède) sur les troubles du langage ou de la parole chez l’enfant sont encore très marginaux en Europe. Néanmoins, la guidance parentale logopédique a été récemment introduite dans la nomenclature des actes remboursés en Belgique, ce qui devrait favoriser un changement dans les pratiques et augmenter ainsi l’intervention précoce pour les troubles développementaux du langage.

En accord avec le code éthique et déontologique des logopèdes, nous avons une obligation de moyens envers les patients et nous devons par conséquent offrir les meilleurs soins possible. Si le principe général de la guidance parentale logopédique est souvent clair pour les cliniciens, la mise en place concrète d’un programme d’intervention indirecte soulève régulièrement de nombreuses questions. Ces 10 dernières années, de nombreuses recherches ont été menées sur la qualité des interactions parent/adulte-enfant, ainsi que sur les ingrédients actifs (les éléments du traitement) qui expliquent l’efficacité des interventions, et offrent des pistes intéressantes pour nos pratiques sur le terrain. Dans l’équipe de Christelle Maillart, nous travaillons également dans cette thématique sur des populations variées.

Communications et références en libre accès sur cette thématique : 

 

Collaboration avec l'Office de la Naissance et de l'Enfance (ONE) : recherche-action et campange Langage (projet terminé)

Recherche-action

Chercheurs impliqués : Christelle MAILLART, Anne-Lise LECLERCQ, Trecy MARTINEZ PEREZ et Boris JIDOVSTEFF

Cette recherche-action est le fruit d’une étroite collaboration entre, d’une part, une équipe de recherche constituée pour le projet, issue de différentes disciplines (logopédie, linguistique, statistique, psychomotricité) et de différentes universités (ULG, UCL, Université- Lyon 2, ...) et, d’autre part, de différents membres de l’ONE (comités de pilotage et d’accompagnement de la recherche, médecins et TMS).

Cette recherche-action poursuivait deux objectifs principaux : d’une part, favoriser le repérage précoce des signes de retards langagiers pour identifier le plus précisément possible les enfants devant bénéficier d’un soutien langagier et d’autre part, concevoir, réaliser, évaluer et analyser un programme de stimulation langagière basée sur la guidance parentale qui est adapté aux caractéristiques des populations ciblées dans les consultations enfants.

Le travail réalisé pour le repérage précoce des signes de retards langagiers a permis d’identifier plusieurs ensembles de questions simples, portant sur les mots produits par le jeune enfant, qui suffisent à rencontrer l’objectif, à savoir identifier précocement les enfants les plus à risque de trouble langagier. Ces trois outils de dépistage rapides ciblant les enfants de 12-17 mois, 18-23 mois et 24-29 mois pourront être utilisés en première ligne par les médecins lors des consultations. Il serait toutefois important de suivre l’utilisation de ces outils et de confirmer leur pouvoir discriminant en les confrontant à des données longitudinales, ce qui n’a pas été possible dans ce travail.

L’évaluation d’une action de soutien à la parentalité ciblée sur le langage a démontré l’intérêt et l’efficacité d’une telle approche. Des modifications de comportements parentaux mais aussi des progrès langagiers spécifiques à cette intervention ont été objectivés. Des évaluations subjectives proposées aux TMS ayant participé aux interventions ainsi qu’aux parents ont également confirmé l’intérêt et les bénéfices des actions menées. Notre travail montre qu’un travail de sensibilisation et de soutien au développement langagier est non seulement réalisable – et efficace ! - au sein des consultations parents-enfants, mais qu’il est aussi d’autant plus important qu’un certain nombre d’enfants présentent un développement langagier ralenti. 

Campagne langage

Chercheuses impliquées : Trecy MARTINEZ PEREZ (sous la direction de Christelle MAILLART)

Suite aux résultats encourageants d’une recherche-action (2012-2015) centrée sur l’amélioration des interactions parent-enfant pour le développement du langage de l’enfant et la création d’un outil de repérage précoce au sein de ses consultations, l’ONE a lancé une Campagne sur le langage du jeune enfant en 2016 et 2017, « Appelons un chat un chat ». L’intervention de notre équipe était d’offrir un soutien méthodologique et scientifique à la Campagne. Cet accompagnement impliquait notamment les actions suivantes : orateur à des évènements d’information et de formation des professionnels de l’ONE pour présenter les notions théoriques et les recommandations internationales liées au développement du langage ; élaboration d’un questionnaire sur l’utilisation d’un outil de repérage lié au langage dans les consultations de l’ONE ; relecture scientifique des documents de sensibilisation « grand-public » sur le langage ; adaptation d’un programme de guidance parentale pour les consultations enfants de l'ONE en fonction des recherches récentes. 

 

Quelques communications et références en libre accès sur cette thématique : 

 

La plus-value du logopède dans les milieux d'accueil afin d'accompagner les puéricultrices dans le soutien au langage du jeune enfant

Voir le projet de recherche de Camille MESSARA au Liban (sous la direction de Christelle MAILLART).

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